Marie-Pierre Guillon

– Installations:

Thème des jardins :

Les résidences, en Italie en 1999, en 2003 et 2005, à Florence puis en Hongrie en 2007, l’ont amenée à travailler sur la transparence Tapis volant. A chaque installation un nouveau paysage, plus complexe s’élabore, qui lui-même varie sans cesse en fonction de la lumière, de la position du soleil et du glissement des ombres. Le paysage est transformé en espace pictural, troublant les perspectives ainsi que nos certitudes perceptives. Si le vent se lève, le tapis se met alors à bouger, imprimant à l’installation une sorte de dynamique lente qui rend encore plus complexe le jeu de lumières. D’où le nom de Tapis volant, qui évoque un glissement sur le monde, vu à travers une série de prismes successifs.

L’exploration de la lumière artificielle caractérise d’autres installations. La lumière alors donne sens.
En 2001 dans la gare désaffectée Stazione Leopolda à Florence :
Transcendance, la lumière en mouvement devient presque un son et une version contemporaine de l’Arche de Noé, la terre devient un « village du monde » dans l’espace.
En 2008, Rushs and Rochers dans la Forteresse de Fort l’Ecluse où, éclairant les dessins naturels de la roche calcaire Marie Pierre Guillon met en lumière l’invisible (dimension cosmique avec le Tapis Volant : Constellation) et le visible : la réalité de la roche.
La lumière est encore primordiale dans ses performances : en lumière noire les lucioles, travail sur la métamorphose, ensuite avec le métal brut Vague à métal, recherches sur le son et les propriétés réflectives du métal.

– Photos et films :

En 2008 pour un parcours d’Art Contemporain pour le Conseil Général de l’Ain, elle propose et réalise avec un artiste informaticien et une écrivaine un projet « Les tentes ». Le trio installe leurs tentes pendant 9 jours dans 5 lieux différents du parcours et chaque soir mettent sur le net leurs expériences multiples avec les oeuvres d’art mais aussi avec les artistes, les visiteurs et les personnes qui font vivre ces lieux avec beaucoup de courage, à travers le film, les photos et l’écriture.

Elle se perfectionne en photographie et films. On lui propose juste à la fin de son Ecole de Photographie de participer au site de photographes « Crépuscule des Jours ». Il s’agit de prendre une photo par jour pendant un an, le soir la mettre sur le net et un écrivain écrit sur l’image. C’est l’occasion pour elle de mettre en pratique tout ce qu’on vient de lui apprendre. L’esprit de ce travail sera « les petites choses » : la recherche des petits bonheurs, des petits riens, des petits moments, jamais en trichant, pris sur le fait, l’intéresse particulièrement, croyant à la réalité comme richesse et étonnement, à partir de laquelle l’imaginaire peut se déployer, toujours nourri par celle-ci. Démarche phénoménologique ou l’expérience a une place capitale pour sa compréhension du monde.
Très attachée à la poésie à laquelle elle reconnait la synthèse entre le palpable et l’invisible, la sensibilité et la raison, elle monte depuis peu des courts films en rapport avec ses photos ou installations.

Elle réalise depuis un an des séries de photos et films, travail sur le mouvement aussi bien de l’homme que dans son environnement comme la trace tellurique ou le mouvement de l’eau.
Elle brode des images à partir de ses photos retrouvant la transparence .
En résidence à Amsterdam en 2012 à L’Institut Français « la Maison Descartes », elle commence le premier volet d’une longue série (plusieurs années de travail) – photos et films sur les villes qui l’accueillent : « Ma démarche par rapport aux villes est de mettre en relief des particularités de celles-ci, mais aussi à travers les formes géométriques qu’on retrouve dans leur construction , une universalité ».

Remerciements pour ce texte :
A Francois Roche, Henri-Pierre Jeudy, Nicole Matieu.